Qu’est-ce que j’entends par intention ?
Une intention est un souhait pour quelque chose. Je la distingue de l’objectif qui est plus ciblé et s’accompagne d’une action. Par exemple, se dire : » je dois me faire couper les cheveux, ils sont trop longs, je vais prendre un rendez-vous chez le coiffeur » est un objectif. Alors que se dire : « j’aimerais bien trouver un nouveau salon de coiffure cette semaine » sera plus une intention car cette dernière n’est pas directement associée à une action précise de votre part.
La différence peut être subtile mais reste importante. Dans le cas de l’intention, c’est comme un souhait que vous posez mais sans y associer une stratégie, des actions, pour atteindre un but. Vous laissez les choses se faire et voyez ce qui vient et vous posez vos actions en fonction de ce qui se présente et pas en fonction d’un plan préétabli. Dans l’intention, il y a bien la notion de lâcher prise alors que, pour l’objectif, il y a plus une notion de contrôle.
Les intentions et le cerveau
Vous allez me dire : « si je ne pose pas d’action, les choses ne vont pas se faire toutes seules ! ». Je vous dirais oui et non. Vous ne vous en rendez pas compte, mais beaucoup de choses ne sont pas sous votre contrôle. Je ne veux pas parler de magie, mais bien du travail que votre cerveau fait pour vous, à votre insu, parfois pour le meilleur et parfois pour le pire ( là on parlera de biais, mais cela fera l’objet d’un autre article).
Se fixer des objectifs, et nous l’avons vu avec la procrastination et la méthode SMART (voir l’article correspondant https://sofymindset.com/jouer-avec-la-procrastination-et-devenir-imperturbable/), est essentiel pour évoluer dans notre environnement. Y associer un plan, une stratégie, des actions et le fondement même de l’une de nos fonctions cérébrales dites exécutives, la fonction de planification. Donc rien à redire sur les objectifs. Mais poser des intentions accompagnera vos objectifs : savoir ce que l’on veut et comment y parvenir en y associant une part d’ouverture par l’intention sera un cocktail parfait !
Rappelons certains éléments. D’une part, vous recevez une quantité innombrable d’informations à chaque moment de votre existence. Vous vivez dans un environnement très riche en informations et vous avez, à travers votre corps, de très nombreux capteurs qui mesurent et vous renseignent sur cet environnement. La température de la pièce où vous êtes, le bruit et les sons que vous entendez, votre doigt de pied qui vous démange, ce goût agréable dans la bouche en buvant votre café, cette lumière qui traverse votre champ de vision … etc. Vous l’avez compris vous êtes informés en permanence de ce qui se passe dans votre environnement mais limité bien sûr par vos capteurs, vos sens : vous ne percevez pas tout (désolée ! les chats, eux, voient la nuit, pas vous !). Vous ne pouvez pas traiter toutes ces informations, vous devez faire du tri, et c’est ce que fait votre cerveau. Inconsciemment les informations perçues seront triées en fonction d’éléments qui sont importants pour vous.
D’autre part, vous et moi restons très liés à nos ancêtres des cavernes, notre cerveau s’adapte comme il le peut à la vie moderne, mais initialement votre cerveau est là pour assurer votre survie. C’est-à-dire, assurer votre sécurité corporelle, donc éviter les dangers, et vous trouver de quoi vous nourrir. Vous avez donc un sytème dans votre cerveau qui régule les informations que vous percevez, une sorte de tri pour ne garder que ce qui va vous être utile. Ce système est donc réglé par défaut, trouver à manger, vous reproduire (lorsque vous êtes en âge !), vous mettre en sécurité, mais aussi connait toutes les injonctions apprises au cours de votre vie (si vous vous voyez un précipice, votre attention est captivée et une pensée vous souffle de rester à distance, cela peut être dangereux !).
Alors qui fait ce tri ?
Le système réticulaire est un tissu nerveux (fibres nerveuses) du tronc cérébral à l’interface des zones nerveuses périphériques et du cerveau (notamment le système limbique et le cortex). Cette région très complexe a de nombreux rôles mais est surtout un carrefour pour la distribution des informations.
Il existe une partie descendante et ascendante. La partie ascendante dite encore SRAA ou système réticulaire activateur ascendant joue un rôle dans le filtre des informations sensorielles.
C’est donc bien cette structure qui va trier les informations perçues. En formulant une intention vous réglez en quelque sorte ce tri. La focalisation que vous aurez en pensée, sur un sujet, un objet ou une situation fera que vous verrez encore plus d’éléments en lien avec ces derniers, car c’est le message que vous donnez au tri des informations perçues.
C’est ce qui explique que vous voyez plus de femmes enceintes si vous l’êtes ou souhaitez l’être, plus de voiture d’une marque précise si vous souhaitez en acquérir une, plus d’affiches publicitaires sur de la nourriture lorsque vous avez faim… etc.
Comment formuler une intention et régler son cerveau sur ce qui vous intéresse
En réalité c’est très simple. L’écriture est un bon moyen de formuler une intention. Le fait d’écrire donne plus de poids et clarifie ce que vous souhaitez. De plus vous pouvez ainsi relire ce que vous avez écrit et juger de l’évolution de vos intentions.
Cet exercice d’écrire ses intentions pour chaque journée devrait être une base. Munissez-vous d’un joli cahier, écrivez la date puis vos intentions, du moment ou pour chaque journée. Le faire le matin avant de commencer votre journée est un bon exercice. Ce n’est pas une to-do list mais bien ce que vous souhaiteriez pour votre journée. C’est une intention il n’y a pas de plan d’action prévu précisément, vous lancez une envie, vous la couchez sur le papier et vous verrez ce qui se passe. Par exemple « j’ai l’intention, ou j’aimerai que mon rendez-vous à la banque se passe bien » ou « j’ai l’intention, ou j’aimerai rencontrer des gens sympas aujourd’hui » ou « j’ai l’intention, ou j’aimerai voir des papillons voler ». Ne vous privez pas, mettez ce qui vous ferait plaisir. Mais surtout n’y mettez pas de tension, restez léger, voyez ce qui se passe et agissez en fonction des évènements qui se présentent.
Le soir reprenez vos intentions sur votre cahier et cochez ce qui s’est réalisé. Vous serez étonné du résultats et plus vous ferez cet exercice plus vous cocherez d’intentions réalisées, croyez-en mon expérience.
Encore une fois il n’y a rien de magique, juste que vous avez donné l’information à votre cerveau de vous concentrer sur des éléments qui sont là ou de donner une posture plus positive à votre journée. Vous changez aussi ainsi votre mindset !
Ainsi vous comprenez maintenant que si vous ruminez vos pensées négatives chaque jour de la même façon vous verrez dans votre environnement des éléments qui vont dans le sens de ces pensées négatives, votre cerveau est votre serviteur, il vous écoute et vous donne ce que vous lui dites.
À vous de décider ce sur quoi vous voulez focaliser votre attention et d’utiliser votre cerveau pour qu’il vous donne le meilleur de ce qu’il sait faire naturellement.
Formulez des intentions chaque jour et voyez ce qui se passe dans la journée ou les jours à venir, vous serez surpris du résultat et vous aurez la satisfaction de mettre des coches en face de ce qui s’est bien mis en place. Bien sûr vous pouvez aussi placer des intentions pas uniquement pour la journée mais pour une période, les souhaits que vous aimeriez voir se mettre en place dans votre vie. Soyez patient et relisez vos notes, c’est souvent bluffant !
Partagez-moi en commentaire ce que vous avez mis en place et comment cela fonctionne pour vous.
Image Pixabay retravaillée par moi-même